Emprunter pour acheter un logement n’a jamais été aussi bon marché. Mais dans le même temps, les prix s’envolent. Tout particulièrement dans l’immobilier neuf où le replis de l’offre doublé d’une demande élevé génère un bon des prix de l’immobilier de l’ordre de +5% entre les seconds trimestres 2018 et 2019, comme le précise Les Echos ces derniers jours. Même si les conditions bancaires sont favorable, le débat est ouvert : est-ce vraiment le moment d’acheter? Nous étions, début août, invités sur BFMTV Première Edition pour en parler :

 

Une demande qui surpasse l’offre

Effectivement les taux sont historiquement bas. Sur les meilleurs dossiers, vous pouvez passer largement sous la barre des 1%. Parallèlement, les règles bancaires se sont assouplies et les durée d’emprunt s’allongent. Néanmoins, on observe aujourd’hui une demande qui surpasse grandement l’offre, spécialement dans des zones tendues comme l’Ile de France : on manque de foncier et construire coûte cher. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt : il y a de très bonnes opportunités qu’il faut saisir rapidement, mais cela entraîne une flambée des prix.

 

Tout un équilibre qu’il faut maintenir

C’est tout un équilibre qu’il faut maintenir : entre des taux bas et accessibles et des prix de l’immobilier satisfaisants à la fois pour les acquéreurs et pour les investisseurs. Les prix ne doivent pas trop s’envoler au risque de finalement paralyser le marché. En effet, si on souhaite devenir acquéreur aujourd’hui, comme la majorité de la tranche 18-35 ans, il va falloir que quitter son logement en location ou alors que vende mon logement si on est déjà propriétaire. Effectivement, si on ne peut faire ni l’un, ni l’autre je reste dans mon logement d’où la paralysie.

 

Cela créé des inégalités financières…

Quand on observe les taux immobilier aujourd’hui, c’est le moment d’aller à la banque renégocier. Finalement de graver dans le marbre un taux plus avantageux qu’il ne l’était hier et dont on ne connait pas encore l’évolution, même si vraisemblablement nous tendons vers une nouvelle baisse. Alors cela créer certaines inégalités parce que les banques vont aller vers les meilleurs dossiers, et ces meilleurs dossiers vont obtenir des conditions encore plus avantageuses qu’elles ne l’étaient déjà.

Finalement, notamment en Ile de France, on reste quand même obligé de s’éloigner, même avec ces taux d’intérêt extrêmement bas et même avec des durées de remboursement de crédit qui s’allongent. Ici, la baisse des taux de crédit n’enraye pas la hausse des prix de l’immobilier.

 

Mais aussi géographiques.

 

 

En effet, les prix de l’immobilier sont globalement à la hausse et spécialement dans les zones tendues, c’est à dire les zones urbaines. On parle notamment de Rennes, Lyon, Marseille, Bordeaux par exemple qui bénéficient de la mise en place de moyens de transports qui sont aujourd’hui beaucoup plus rapides qu’avant. On y constate une hausse des prix, notamment par rapport à une population parisienne qui peut aujourd’hui s’éloigner de Paris, non pas en petite ou moyenne couronne, mais carrément dans d’autres villes en France.