Lors des PropTech Digital Days by Rent, Jeanne Massa a présenté une table ronde sur les enjeux des JO 2024. Pour répondre à ces problématiques, Antoine du Souich (Directeur de la stratégie et de l’innovation chez Société de Livraison des Ouvrages Olympiques – SOLIDEO), Alexandre Gellé (chargé de mission de la sphère économique chez Société de Livraison des Ouvrages Olympiques – SOLIDEO), Alexandra Dublanche (vice-présidente chargée du développement économique pour la région Ile-de-France) et Michèle Lobosco (Directeur du pôle concours et projets complexes chez Nexity Villes & Projets) étaient présents sur le plateau et en visioconférence (situation sanitaire oblige), pour échanger sur le sujet.

 

 

JO 2024 : Quels sont les grands objectifs ?

Les Jeux olympiques sont l’occasion de montrer aujourd’hui ce que sera la ville du futur. C’est dans l’esprit de ces grands ouvrages que la  Solideo (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques) s’est lancée.

 Le Village Olympique, c’est 51 hectares à réaliser, 15 000 athlètes reçus et 6 000 personnes à loger. Les Jeux Olympiques sont un avant, un pendant et un après et c’est un héritage qui sera laissé et que nous sommes tous en train de construire pour la ville de demain. Cet événement d’envergure servira de belle façade pour la France et pour les technologies et l’innovation.


Qu’est-ce que la Solideo ? Quels sont ses enjeux ?

La Solideo est la grande banque publique des Jeux olympiques : 1,3 milliards d’argent public qui contribuent au financement de 3,2 milliards d’équipement, de grands ouvrages, de grands projets d’aménagement et des équipements publics (mur anti bruit, échangeurs, etc.).  Cet argent public ne finance que des ouvrages qui auront un héritage et qui vont chacun dans leur spécificité contribuer à la qualité de vie, au bien être et au fonctionnement de la région parisienne, de la métropole et de la ville de Paris

Antoine du Souich

 

Quand ces grands partenaires publics ont rejoint le mouvement sportif pour monter cette candidature, la Solideo s’est très vite posée la question de quels étaient les objectifs et la vocation de ces ouvrages : 

  • Être à l’avènement de la ville de demain pour répondre aux objectifs de l’Accord de Paris : des constructions bas carbone, se réconcilier avec la biodiversité, adapter aux changements climatique.
  • Une ville pour tous : Réaliser ces ouvrages dans la perspective des jeux paralympiques, pour anticiper les usages de toutes et tous. Pour les personnes en fauteuil roulant,  les personnes en situation de handicap cognitif ou les personnes qui vieillissent.

Sur tous les sujets il faut qu’on soit au meilleur standard pour avoir un impact mesurable.

Antoine du Souich

Le village des athlètes sera construit avec 45% de CO₂ en moins qu’un aménagement avec les standards actuels. Réconcilier la ville et la biodiversité se résume à disposer de biotopes et travailler la continuité du corridor écologique qu’est la Seine avec le tissu urbain partout dans le village. Tous ces sujets sont traduits par une ambition forte des cahiers des charges et de leur suivi.

Comment construire la ville de demain 

Se contenter de bien faire ne suffit pas, la ville de demain, c’est la ville qui est capable de lever les limites et les difficultés que l’on rencontre avec les techniques d’aujourd’hui. Il faut faire appel à l’innovation. Pour cela, Paris Fonds Vert qui est un fond d’innovation, investit dans les entreprises de la ville de demain. D’une autre part, ce fond d’investissement, s’est mis en capacité de verser des dotations complémentaires au différents maîtres d’ouvrage qui font appel à l’innovation pour réaliser ces éléments d’ambition.

Comment la PropTech et les startups françaises peuvent bénéficier du tremplin des Jeux olympiques ? 

La Solideo est médiateur entre les différentes sphères économiques et les filières d’entreprises, en particulier la PropTech sur les sujets du digital, de la data et du numérique. Pour ce faire, depuis la création de la Solideo, différents grands temps de rencontre économique et de moments business ont été réalisés. Par ailleurs, des webinaires thématiques sur des marchés plus spécifiques ont été mis en place : stratégie d’innovation, calendrier des marchés innovation.

Alexandre Gellé

Grâce à cela, grands acteurs et startups peuvent travailler main dans la main.

Sur ce principe, des dialogues se sont lancés sur l’innovation dans les espaces publics autour des enjeux de qualité de l’air, de lutte contre les îlots de chaleurs, des constructions d’environnements numériques à destination des citoyens et mobilier inclusif. A 38 mois de la livraison, on a commencé au départ par les questions de déconstruction et terrassement, aujourd’hui on construit les réseaux et on les viabilise. À partir du début d’année 2021, les grues et les outils numériques seront mis en place.

Alexandre Gellé

La région Ile-de-France agit en faveur de l’innovation

La région est très impliquée dans les JOP 2024 en tant que deuxième investisseur après l’Etat. On essaye de continuer à développer cet écosystème d’innovation. Avec Valérie Pécresse, notre enjeu est d’être la première smart région d’Europe. On a énormément d’atouts pour y arriver. On est la première région économique d’Europe et on a 40% de la recherche française et 40% des brevets. On est aussi très en soutien de tout ce qui est innovation urbaine avec une concertation des grandes entreprises mais aussi un tiers des startup dans le domaine des cleantech. L’enjeu pour nous c’est de faire fructifier cet écosystème pour les JO mais aussi pour le reste.

Alexandra Dublanche

On parle beaucoup d’héritage des JO2024, en d’autres termes, l’objectif est que ce grand événement sportif soit accélérateur d’innovation et moteur de croissance qui puissent inscrire ces bénéfices de l’événement dans la durée. Pour les équipements publics mais aussi les innovations au service du quotidien des franciliens. 

On va être attaché à ce que beaucoup d’entreprises franciliennes puissent répondre aux marchés publics des JO. Un quart des montants de marchés publics sont réservés aux TPE/PME et  aux entreprises de l’économie sociale et solidaire : restauration, communication audiovisuelle, gestion des déchets etc. On aide ensuite cet écosystème avec des aides financières, comme Inov’Up, des appels à projet sur les JO, par exemple le projet “Inov’Up proto” finance des prototypes pour la réalisation de sièges de gradins à partir de déchets plastiques ou unité mobile d’accueil de contrôle et de protection de flux du public, etc

Alexandra Dublanche

Un fond d’investissement, dans lequel Jeanne Massa va très prochainement être investie en tant que Présidente du Conseil de Surveillance à la “Paris région Venture Fund”, qui aura pour vocation d’investir dans des entreprises à fort potentiel. 

Il y aura pas mal de projets dans la Proptech comme par exemple une startup qui travaillera sur le sujet de la surélévation des bâtiments au service de la rénovation énergétique.

Alexandra Dublanche

Dans le cadre des JO un Green Tech Booster a été mis en place pour travailler sur les matériaux biosourcés et financer ces innovations qui est également un objectif de la Solideo. La startup Wall’Up va construire de l’isolation en béton de chanvre ou Urban Canopée des solutions en matière de rafraîchissement naturel dans les zones urbanisées. 

Le rôle de la région est de travailler sur cet écosystème d’innovation qui va contribuer à préparer des Jeux olympiques  durables et innovants grâce aux entreprises locales.

Faire bénéficier les innovations pour faire avancer la ville et aller bien au delà grâce aux innovations

Michele Lobosco nous précise :

Pour le groupe nexity c’est une aventure formidable ainsi que pour tous nos partenaires puisque nous faisons partie d’un groupement. C’est un travail d’équipe chaque jour aux côtés du groupe Eiffage, EDF, CDC Habitat, ainsi que Groupama Immobilier. On est dans une logique d’innovation par rapport au montage dans lequel on fait une conception et réalisation dans des temps extrêmement courts. On met autour de la table toutes les compétences de l’immobilier et on mobilise l’excellence française pour répondre au mieux aux enjeux du secteur E, dont nous avons la responsabilité.

Ce travail d’équipe les poussent à avancer dans une logique de réversibilité. 

La ville de demain est vraiment la ville d’aujourd’hui parce que c’est maintenant que nous sommes confrontés à ces problématiques et c’est maintenant que nous sommes en capacité de répondre de manière très opérationnelle à ces enjeux.

Cette réversibilité est imaginée dans un premier temps pour l’héritage et pour répondre aux territoires, aux collectivités, et aux futurs usagers. Ce projet à vocation olympique et paralympique oblige à sortir de sa zone de confort habituelle dans la conception de projets urbains et immobiliers.

Nous sommes d’emblée dans une posture d’excellence avec plusieurs curseurs que nous analysons en temps réel : confort, émission de carbone, société, accessibilité. Il faut qu’on sorte du simple cadre normatif : il faut qu’on soit dans les usages dans l’ergonomie et le confort quotidien pour toutes les personnes qu’elles soient ou pas en situation de handicap.

Plusieurs niveau d’innovation sont a booster en parallèle : 

  • Les innovations de montage
  • Les innovations immatérielles : Exemple : Une toiture active avec des terrains de basket sur un immeuble de bureau, un établissement recevant du public avec au 7eme étage l’accueil des entreprises et des commerces en pied d’immeuble.

L’objectif est la mixité d’usage pour étudier la chronotopie, et comment les bâtiments vont vivre et leur assurer le fonctionnement et la meilleure manière de réussir dans ces territoires. Ils vont accueillir différents publics et leur bilan carbone va être apaisé dans le temps.

Michèle Lobosco espère que tout ce qui est mis en œuvre sur les JO24 pourra entraîner un mouvement de fond sur la promotion immobilière et la construction des villes. En démontrant qu’il est possible de faire du bas carbone avec des matériaux français et franciliens, faire avancer le cadre normatif avec le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) pour que tout ceci soit moins cher et duplicable.

Pour faire converger tous les points, la Solideo est constamment au contact des territoires, des Établissements pour le Territoire, des communes, et notamment la ville de Paris pour travailler ces questions d’héritage et l’usage futur. Avec comme premier critère la performance.

C’est bien la ville de demain qu’il faut penser aujourd’hui. La est toute la complexité.

Antoine du Souich

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